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De la Vue à l'esprit

15 Octobre 2019, 18:29pm

Publié par OLP


En décembre 1886, l'Abbé Henri Boudet publie « La vraie langue celtique et le cromleck de Rennes-les-Bains ». Son auteur, dans l'avant-propos, explique qu'il a découvert sur le territoire de cette commune des Pyrénées « un magnifique monument celtique » et écrit dans ses observations préliminaires qu'il a « pénétrer le secret d'une histoire locale ».

Henri Boudet emmène son lecteur courageux dans un voyage qui le conduit de Jérusalem à l'Occitanie avec une halte non pas à Rome mais entre Lyon et Marseille. Cette longue route s'achève dans la petite station thermale de Rennes-les-Bains et, plus précisément, dans « une petite grotte ou caverne » au nord du lieu-dit « La Fajole », grotte « regardant » le hameau de Montferrand où « Les pierres, taillées d'après l'angle déterminé par l'inclinaison du soulèvement de la masse rocheuse, y sont en grand nombre ». Cette description minutieuse mérite qu'on s'y arrête car « pierres taillées », « soulèvement de la masse rocheuse » et « grand nombre » font penser au profil de certains monuments mégalithiques.

Au fil de la lecture des pages de son ouvrage et en arpentant avec vigilance le terrain de son hypothétique cromleck, on constate que l'abbé a disséminé de nombreux marqueurs et indices. Le plus étonnant de ses indices se trouve dans l'ultime conclusion de la « Vraie langue celtique » : « Alors, à l'arête du cap dé l’Homme sur le haut d'un ménir, en face du temple païen, converti en église chrétienne détruite plus tard par l'incendie, fut sculptée une belle tête du sauveur regardant la vallée, et dominant tous ces monuments celtiques qui avaient perdu leurs enseignements ». Effectivement, sur place au Cap de l'Homme, la vue panoramique sur Rennes-les-Bains est exceptionnelle. On s'aperçoit qu'en scrutant le relief de la vallée, on ne peut voir l'église paroissiale actuelle donc on en conclut que notre curé nous oriente vers un autre temple converti en église. Boudet insiste lourdement sur ce Cap de l'Homme et sur la tête du Sauveur qui s'y trouvait sculptée, invitant ainsi son lecteur aventureux à faire preuve de réflexion. Assis, au bord du précipice, le chercheur médite tournant son regard tout en suivant la ligne de crête, du nord au sud, du Roc d'en Barou au nord à l'ilète au sud, invoquant et quêtant un signe de la providence. A l'angle de l'arête se dessine une petite grotte, son accès est difficile, le passage est délicat mais le pèlerin est vite récompensé de son audace...

 

 

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